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Nous n'irons plus où l'on glane

flâneuse au vent l'innocence

dans le sillage de sveltes paysannes qui

sur le versant d'un ciel sage tranquillement s'éloignent

arrondissant leur taille au treillis de leurs mannes

 

Pauvrette enfant

la barque aux champs s'est échouée

 

L'herbe vaine y pousse sa treille

Les vignes vieilles n'ont plus leur rampe d'autrefois

et enchevêtrent dans ses planches

le fil chenu de leurs émois

 

Le chemin qui menait à tes haltes fautives

aux grands cerceaux des cerisiers

gît dans la ronceraie où se déchire

ta robe de jeune attentive

 

De ces chiffons sur les haies vives

Peut-être fais-tu des oiseaux

 

Mais vois comme les scabieuses

sous leurs airs de filles rieuses

ont sur la barque sûrement

au banc qui tremble entre ses hanches mêlé

leurs bras de belles amoureuses

 

Nous irons aux glanes joyeuses

malgré la feinte de nos pas

car la douceur est aux rêveuses

et ta main dans l'or du matin

 

AC 1987

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