La maison basse
Le passage était là , conduisant par les taillis entre les saules blancs et les hauts peupliers. Personne ne s’en était avisé depuis longtemps.
La maison, tranquille, s’ouvrait à quelque inachèvement sacré qui la rendait souveraine.
Il y passe parfois au souffle improvisé ta confidence. Je deviens alors, loin de toute fonction, hors des bruits et du monde, cet accès entre l’extérieur des chemins et l’ouvert profond autour de moi, n’existant que par cette forme, pour l’incarnation d’une autre parole d’amour ignorée de ma parole chaque fois recomposée.
Puis, quand tout s’efface, je ne sais plus comment l’instant de mon approche a pu contenir ton éternité.
La maison était là, tranquille. Sur un rosier une tige dressait comme de petits cierges sa couronne de boutons non éclos vers un ciel incertain.
Anne Charrade 2000
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