Motet

 

La muse est morte

blanche et nue l'aube

sur le môle s'est amincie

La houle mutine

agite le port

dont le rougeoiement

en de larges cernes

précipite

le vol bas des sternes

dans l'affolement

 

La nue querelleuse

disperse

au ciel d'anciennes douceurs

les voix mutuelles

Telle fut

pareille aux lueurs

nouvelles l'enfant

Caresse d'avril

au fond du regard

hôte privilège

Que disent les neiges?

 

A leurs rêveries

quelle âme s'est prise?

Toi si prompt

à lui être lige

ministre du jusant

garde ses noces mises

Elle est ta promise

éternellement

 

De ses mains menues elle

tint le vent

qui la secourut

Et comme il en fut des hauts magnolias

dont les fleurs

s'envolent ainsi que des oiseaux

et nulles ne meurent

la lia

le ciel ce bel oiseleur

 

Anne Charrade Pour Sophie Mathis

Novembre 1988

 

 

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