Paul
J'ai servi le silence où tu prenais appui. Servante de ta nuit,
à l'aune de ton bras , j'ai arpenté sa loge écroulée sur ton corps.
Le temps qui nous sépare reconstruit, convoyeur de nos chants
à travers nos mémoires, le temps qui nous unit.
J'ai affuté pour toi l'aile des vents. Que sait-on de leur vol
incertain? Pourtant, pour alléger ton pas, je les ai pressentis.
Le matin qui va naître a ramené ta main sur mon sein découvert.
Et je lis , dans la douceur dont il gorge ma lèvre, notre étonnante parité.
Oh ! tendre le trop plein de mon âme qui tremble
vers ta force à genoux dans l'aube qui consent!
tandis que lentement ton regard s'ouvre au mien...
Anne Charrade avril 1999
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