Prière en chemin
Par delà le fin cordeau des abreuvoirs aveugles
l'abrupt d'un moulin démembré, où nichent encore
de presses disparues les alcôves jumelles,
a pendant un instant caché l'humble chapelle au chemin creux.
Soudain au bord des vignes elle a paru au promeneur
cintrant sa crypte obscure.
Il a fait le tour de ses murs clos.
Hissé jusqu'à l'étroite ouverture il a appuyé sur la grille ses mains captives
Compatissante taillée dans la muraille
une paume ancienne d'eau bénite
tend son anse proche.
Et tandis qu'il s'attarde, incertain
en son recueillement,
sur le coin des battants entrouverts s'enroule
la tige flexible et folle d'un liseron fleuri sur le matin...
Anne Charrade
Poème de 1987 repris et modifié en avril 2023
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