Le chant des Anafiotika
"Τα Αναφιοτικα"...μνήμη και ανάμνηση..
Ecoute, m'as-tu dit,
venu de lointains rivages,
le chant des bâtisseurs
des Anafiotika.
Leurs maisons sont blanches,
et leurs murs serrés
ne laissent passer
qu'un escalier de pierre,
quelques rues étroites...
Sur une fenêtre
des géraniums ou un rosier
laissent venir l'embrun
des mers qui les ont portés.
Ils habitent là
près de la haute ville,
bordant d'îles bleues
les pierres antiques..
Ils sont là toujours !
On n'y pense pas...
Moi, j'allais à Athènes
pour voir encore, au Céramique,
la belle Egeso dans sa pose de marbre
rendre aux allées perdues
leur calme souverain...
J'y allais pour le Parthénon
et les Cariatides,
mais pas pour une île
dans la grande ville !
Que fait-elle là ?
Car le vent n'y vient plus comme un fou
heurter les portes,
et le grand soleil au dessus des toits
dans l'ombre des rues ne la brûle pas.
Oublié par la mer
le bleu des volets
n'est plus qu'une couleur
posée sur le ciel...
Écoute, me dis-tu,
pourtant, là,
qui soudain d'un lointain passé
fait frémir les ruelles blanches
et puis doucement meurt,
le chant des bâtisseurs
des Anafiotika !
A une amie.
Anne Charrade
mars 2023
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Commentaires
J'aime beaucoup la musicalité de ces mots.
On voit la mer et on entend le vent dans les ruelles de cette " île dans la grande ville". Très beau.
Juste ce qu'il faut de mystère, de réel, de passé, juste ce qu'il faut de présent...le poème nous parvient porté par l'air qui souffle à Athènes...