VIATIQUE

 

Je puise mes regards aux fêlures du ciel

où tremble je ne sais quelle joie

intrépide glaneuse sur les brisées du soir.

 

Je suis l'amante qui s'endort sous le couvert des arbres,

fatiguée de chercher le fil qui la guidait, dénoué dans ses mains,

redevenant cette poussière d'or éparpillée dans l'ombre...

 

je suis la rêverie qui la retient

et celle qui s'en va

vers le lointain qui la fonde.

 

Prends tout ce qu'elle sait te donner d'infini

et la confiance nue qui habite son pas,

 

puisqu'elle ne tente pas de retenir, lorsqu'elle l'entrevoit,

l'éclat radieux du regard sous tes regards absents,

ni l'accent de ta voix qui ne se donne pas,

ni ta main fuyante vers la nuit...

 

puisqu'elle peut rester sans bouger, attentive,

quand parfois sur elle se pose , caresse du moment , ta présence fragile...

 

puisqu'elle ignore encore comment être à la fois

la hâte et l'attente de toi,

et, dans un même embrassement d'amour, t'entourer

et t'ouvrir l'immensité du jour!

 

 

Anne Charrade 2005

 

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